Le shirk est l’opposé du tawhîd : attribuer à autre qu’Allah (سبحانه وتعالى) une part de Sa seigneurie, de Son adoration ou de Ses Noms et Attributs. Le Coran le qualifie de « très grande injustice » (Luqmân 31:13). Comprendre ce danger, puis s’en écarter par la science, la sincérité et le repentir, protège la foi et renforce la relation à Allah. Qu’Allah nous préserve et nous guide sur la voie du Prophète ﷺ (que la paix et la bénédiction soient sur lui).
Points clés à retenir
- Le shirk est attribuer à autre qu’Allah une part de Sa seigneurie, de Son adoration ou de Ses Noms et Attributs (Luqmân 31:13).
- Le shirk majeur (al-shirk al-akbar), s’il n’est pas suivi de repentir avant la mort, n’est pas pardonné (4:48, 4:116), annule les œuvres (39:65) et mène à la perdition (5:72). Le repentir sincère avant la mort efface tout péché, y compris le shirk (39:53; 25:68-70).
- Le shirk mineur (al-shirk al-asghar) n’exclut pas de l’Islam mais entache la sincérité et diminue la récompense (ex. : ostentation / riyâ).
- Demander de l’aide aux créatures dans les causes ordinaires (médecin, voisin) est permis. Interdit : solliciter sous forme d’adoration ce qui relève du divin (secours de l’invisible, exaucement des prières) auprès d’autre qu’Allah.
- Visiter les tombes pour se rappeler l’au-delà est recommandé ; implorer les morts ou leur vouer des actes cultuels est interdit.
Qu’est-ce que le shirk ?
En arabe, shirk signifie « association ». Religieusement, c’est associer à Allah :
- Sa seigneurie (rubûbiyya) : croire qu’un autre crée, gère l’univers ou connaît l’invisible comme Allah.
- Son adoration (ulûhiyya / ‘ibâda) : diriger un acte cultuel (invocation, vœu, sacrifice, prosternation) vers autre qu’Allah.
- Ses Noms et Attributs (asmâ’ wa sifât) : attribuer à une créature des perfections exclusives à Allah (science absolue, pouvoir illimité, omniprésence).
« En vérité, l’association (shirk) est une très grande injustice. » (Luqmân 31:13)
Les types de shirk
1) Shirk majeur (al-shirk al-akbar)
Il annule la foi s’il n’est pas suivi d’un repentir avant la mort.
- Invoquer un mort ou une créature, se prosterner pour autre qu’Allah, faire vœu ou sacrifice pour autre qu’Allah.
- Attribuer la science de l’invisible à un humain (27:65) ou croire que les astres régissent le destin.
- Conséquences : annule les œuvres (39:65) et n’est pas pardonné si l’on meurt dessus (4:48; 4:116). Le repentir sincère avant la mort efface tout (39:53; 25:68-70).
2) Shirk mineur (al-shirk al-asghar)
Il n’exclut pas de l’Islam mais diminue la récompense et corrompt la sincérité.
- Ostentation (riyâ) : faire un acte d’adoration pour être vu (Musnad Ahmad).
- Jurer par autre qu’Allah : « Celui qui jure par autre qu’Allah a commis du shirk. » (Abu Dawud, Tirmidhi)
- Talismans / amulettes : si l’on croit qu’ils protègent par eux-mêmes → shirk majeur ; s’ils sont pris pour « cause » non établie → interdit, proche du shirk mineur. La voie sûre est de s’en abstenir.
Distinction et prudence dans les jugements
Le shirk majeur, s’il est maintenu jusqu’à la mort sans repentir, fait sortir de l’Islam. Toutefois, l’application à une personne précise (takfîr) requiert science, conditions et absence d’empêchements : ce jugement appartient aux savants qualifiés. On enseigne la vérité avec sagesse, sans précipitation ni anathèmes.
Conséquences du shirk
- Spirituelles : corruption de la sincérité (ikhlâs), faiblesse du cœur, éloignement de la miséricorde.
- Dans l’au-delà : sans repentir avant la mort, le shirk majeur n’est pas pardonné (4:48; 4:116) et mène à la perdition (5:72).
- Espoir : la miséricorde d’Allah est immense pour celui qui se repent sincèrement avant la mort (39:53; 25:68-70).
Comment éviter le shirk ?
- Connaître Allah et Ses Noms : Ar-Rahmân, Al-‘Alîm, Al-Qadîr, As-Samî‘, Al-Basîr, Al-Khâliq…
- Purifier l’intention (ikhlâs) : « Les actes ne valent que par les intentions. » (Bukhari, Muslim)
- Invoquer Allah seul : « C’est Toi que nous adorons et c’est de Toi que nous implorons l’aide. » (1:5)
- Écarter superstitions et voyance : astrologie, présages, consultation de devins → interdits.
- Ruqyah licite : avec le Coran et les invocations authentiques, non avec des amulettes.
- Demande d’aide : nuance : permis de solliciter un vivant capable dans les causes ordinaires, en croyant que l’efficacité vient d’Allah ; interdit de demander un secours « divin » à autre qu’Allah.
- Repentir constant (tawba, istighfâr) : efface les péchés et renforce le lien avec Allah.
Pour approfondir l‘aqîda et consolider le tawhîd, consultez : Croyance (‘Aqîdah), Livres et manuels d’apprentissage sur le tawhîd, Foi et spiritualité.
Exemples du quotidien : ce qui est permis / interdit
- Talismans / amulettes : interdits. La protection vient d’Allah ; on adopte les moyens licites (adhkâr, ruqyah).
- Visite des tombes : permis pour se rappeler l’au-delà et prier Allah pour les défunts ; interdit d’invoquer les morts ou leur vouer des actes cultuels.
- Demander de l’aide : permis de solliciter un vivant capable (médecin, voisin) dans les causes ordinaires ; interdit d’implorer l’invisible ou de demander ce qui n’appartient qu’à Allah.
- Horoscopes : interdits. Croire aux astres comme ordonnateurs est un shirk en rubûbiyya.
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Questions fréquentes
- Qu’est-ce que le shirk en Islam ?
- Associer à Allah des partenaires dans la seigneurie, l’adoration ou Ses Attributs ; il s’oppose au tawhîd, cœur de la foi.
- Quelles sont ses conséquences ?
- Le shirk majeur, sans repentir avant la mort, n’est pas pardonné (4:48; 4:116), annule les œuvres (39:65) et mène à la perdition (5:72). Le shirk mineur corrompt la sincérité et diminue la récompense.
- Comment l’éviter ?
- Par la science du tawhîd, la sincérité, l’invocation exclusive d’Allah, le rejet des superstitions, la ruqyah licite et un repentir constant.
- Que faire si l’on est tombé dedans ?
- Se repentir sincèrement, corriger sa croyance et sa pratique, multiplier l’istighfâr et apprendre le tawhîd (39:53; 25:68-70).
Références
- Coran : 1:5 ; 4:48 ; 4:116 ; 5:72 ; 27:65 ; 31:13 ; 39:53 ; 39:65 ; 25:68-70.
- Hadiths : « Les actes ne valent que par les intentions. » (Bukhari, Muslim) ; « Le shirk mineur : la riyâ. » (Musnad Ahmad) ; « Celui qui jure par autre qu’Allah a commis du shirk. » (Abu Dawud, Tirmidhi) ; condamnation des amulettes (Abu Dawud, Ibn Mâjah).